Belle Dame – Episode 41 du « Dit du Genji »
Utagawa Kunisada (1786-1865)
1859
VENDUE
Auteur :
Utagawa Kunisada ou Tokyokuni III (1786-1865)
Connu également sous le nom de Toyokuni III, il fut le plus populaire, prolifique (et plus riche) dessinateur d’estampes du 19ème siècle.
De son vivant, sa réputation dépassait largement celles de Hokusai, Hiroshige ou Kuniyoshi. On estime qu’il a produit 20 à 25 000 estampes.
A partir de 1845, il signe sous le nom de Toyokuni III, en référence à son maître Toyokuni I. Noter que Toyokuni II était un condisciple de Kunisada, de piètre qualité, mais qui avait épousé la fille de Toyokuni. Toyokuni II est mort en 1835, ce qui explique la date de 1842.
De 1817 à 1844 il signa Gototei Kunisada. (Pavillon du 5ème ferry : nom de l’activité de son père), essentiellement pour les estampes de Kabuki.
En 1844-45, il signa Toyokuni Ichiyosai, n’ayant pas encore eu « l’autorisation officielle de la famille de Toyokuni » de signer Toyokuni
De 1825 à 1861, il signa également Kochoro Kunisada. Kochoro utilise le second caractère du Maître de peinture Shinko – de son vrai non Hanabusa Ikkei) et le second caractère de Itcho (qui vient de Hanabusa Itcho- fondateur de l’école de peinture Itcho).
Il utilise Kochoro pour les œuvres autres que les acteurs de Kabuki
A partir de 1861, il indique parfois son âge dans la signature.
Sujet de l’estampe :
Dame de l’épisode 41 du roman « Dit du Genji »
La dame porte un sabre (très original et très rare), ainsi qu’une serviette à l’épaule. Noter les grues sur le kimono, avec la gorge rouge, caractéristique de la période d’accouplement de ces oiseaux, ainsi que le dynamisme du kimono.
Probablement partie centrale d’un tryptique.
Scène probablement réalisée en hiver (noter le sous kimono épais).
Le Dit du Genji, qui se présente comme un récit véridique (物語, monogatari) raconte la vie d'un de ces princes impériaux, d'une beauté extraordinaire, poète accompli et charmeur de femmes. Toutefois, bien que le roman soit présenté comme une histoire vraie, on pense généralement que Murasaki Shikibu s'est inspirée de Fujiwara ni Michinaga un homme d'État réputé
Il s'agit pour beaucoup du premier roman psychologique du monde. Le caractère intemporel des relations humaines y est pour beaucoup et, si les us et coutumes de la Cour peuvent nous être étrangers, les vicissitudes que rencontrent les personnages sont bien plus familières. Par bien des aspects, l'œuvre est une critique incisive et complète des mœurs décadentes de la Cour de Heian, mais avec un regard intérieur, intime car, après tout, l'auteur est elle-même un membre de la Cour. Si on prend en compte la date de l'œuvre, les sujets abordés sont très en avance sur leur temps. Il y a là la femme bafouée, le mari jaloux, la courtisane, le séducteur impénitent, la fascination du pouvoir, les différentes classes sociales, l'argent.
Sceaux :
Censure :
Octobre de l’année de la chèvre (1859)
Signature :Toyokuni
Editeur : Daikokuya Heikichi, imprimeur « historique » actif entre 1764 et 1931. A édité tous les plus dessinateurs d’estampes du XIXème siècle
Graveur : Yokogawa Horitake de son vrai nom Yokogawa Takejro (Hori signifie Graveur), a été actif de 1846 à 1864 et a travaillé pour Hiroshige, Toyokuni III, Kunisada II.
Musées :
Museum of Fine Arts Boston, British Museum, Fine Arts Museum of San Francisco, Robyn Buntin Museum of Honolulu, Waseda University Museum, Tokyo Metro Library, Ritsumeikan University Library,
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