top of page

Le Japon au milieu du XVIIème siècle : Le pouvoir des Tokugawa se renforce

Dernière mise à jour : 6 oct. 2023

L'estampe de Toshikata présente une noble dame sortant du bain pendant l'ère Shoho, (1644-1648)

Nous somme donc dans les 50 premières années de la période Tokugawa ou (période Edo) évoquée dans le précédent Post qu'il est recommandé de lire au préalable : Le Japon au XVIIème siècle : l'ordre s'installe.


Parmi les évènements majeurs de ce début de siècle, trois sont symboliques du renforcement du pouvoir central.


Premièrement, l'interdiction du Christianisme


Tokugawa Ieyasu en 1614, il décide l'expulsion des missionnaires et l'interdiction du Christianisme pour deux raisons :

Tout d'abord, il est inquiet des visées expansionnistes des Espagnols et des Espagnols : les commerçants hollandais et anglais informent le Shogun que les Espagnols et les Portuguais veulent utiliser le catholicisme comme outil de conquête territoriale (comme aux Philippines), alors que leur seul objectif à eux est de faire du commerce.


Deuxièmement, les persécutions des Chrétiens.


L'incident de Daihachi-Okamoto : dans la grande tradition de trahison de l'histoire du Japon, un Daimyo (seigneur) chrétien de Nagasaki essaie par des manœuvres frauduleuses de récupérer des territoires sur ses voisins. Son fils le dénoncera au Shogun, qui le fera assassiner. Lors de ses funérailles de nombreux Chrétiens se rassembleront et prieront pour le défunt assassiné. Le Shogun y voit un risque de sécession.


Simultanément, une révolte de paysans chrétiens a lieu à proximité de Nagasaki (Rébellion de Shimabara). Cette révolte contre un Daimyo tyrannique sera réprimée par l'envoi de 150 000 soldats.

Ces 150 000 soldats seront appuyés par une flotte hollandaise. La participation des Hollandais à la bataille leur permettra "d'éliminer" les Portugais : ceux-ci seront bannis du Japon, et pendant près de 300 ans, les Hollandais auront le monopole du commerce avec l'Occident.


Bateaux hollandais pendant le siège de Shimabara


37 000 rebelles furent exécutés par décapitation, et par la suite les Chrétiens recherchés et exécutés également.


Bannière des rebelles

La technique mise en place pour démasquer les Chrétiens, est celle du piétinement :

les suspects "doivent" piétiner une plaque représentant le Christ.


Plaque de "piétinement"

Ceux qui refusent sont exécutés.


L'Eglise ne considère pas comme martyrs ces 37 000 Chrétiens, car ils prirent les armes pour des raisons matérielles.


Troisièmement la centralisation des décisions suite à la grande famine de Kan'ei


La persécution des Chrétiens se traduira par la désorganisation de l'agriculture et des moyens de transports dans l'extrême ouest du Japon.

L'ouest du Japon connaîtra une épizootie de peste bovine, le centre du Japon subira une grande sècheresse, et au Nord l'éruption d'un volcan désorganisera l'agriculture.


C'est ainsi que se produira de 1642 à 1644 la grande famine de Kan'ei qui entrainera la mort de plus de 100 000 personnes.


Cette famine amènera le Shogun à centraliser de nombreuses décisions et à ôter tout pouvoir restant aux Daimyo : remplacement des plantations de tabac par des plantations vivrières, interdiction de la production d'alcool, centralisation de la logistique de transport du riz.


Ces mesures montreront leur efficacité lors de crises alimentaires ultérieures


Dans un Japon fermé aux influences étrangères ces mesures (parmi d'autres) contribueront à la stabilité du pays, pendant plus de deux siècles.


Et à la réouverture du Japon, deux siècles plus tard, en 1863, deux prêtres français des Missions Etrangères de Paris construiront à Nagasaki l'église d'Oura qui fut en 1933 le premier batiment de style occidental à être classé Monument historique par le Gouvernement japonais.

N'hésitez pas à visiter mon site pour découvrir mes dernières trouvailles


89 vues0 commentaire

Comments


bottom of page