L'estampe de Kuniyoshi présente les sanctuaires et les temples de Asakusa à Tokyo, à l'occasion du Nouvel An.
En 2019, 98,18 millions de personnes ont visité les principaux sanctuaires et temples du Japon pour la visite du Nouvel An, appelée Hatsumode.Cela représente environ 77 % de la population japonaise (source Agence nationale de la Police)
Et les temples et sanctuaires d'Asakusa ont accueilli 2,4 millions de personnes.
Lors de la visite du Nouvel An, les Japonais expriment leur gratitude pour l'année écoulée et prient pour une année sûre, une bonne fortune et une riche récolte. À minuit le jour du Nouvel An, la cloche du réveillon du Nouvel An sonne, marquant le début de la nouvelle année.
Les enjeux financiers de cette fête
Cette visite de près de 100 millions de personnes est l'occasion de dépenses significatives en amulettes et porte-bonheur.
Selon une enquête du Nouvel An 2011 de Weather News, la dépense moyenne nationale par personne est de 149,3 yens. (environ 1€).
Le chiffre d'affaires la nuit du Nouvel An s'élève donc à
100 Millions d'euros !
Ce montant considérable est également le résultat de véritables stratégies commerciales et marketing de la part des temples et sanctuaires.
Un site d'annonces d'emploi (Mainichi Doda) a mené une enquête sur l'activité économique des temples et sanctuaires et leur gestion.
Selon un prêtre les temples comme toute enteprise ont une stratégie utilisant les 4P du Marketing.
1-Produit
Les temples offrent une véritable gamme de produits:
Frais de prière
Frais de cérémonies de mariage
Ventes d'amulettes, tablettes votives,
Omikuji (fiches de fortune)
Parkings, maisons de location, salles de réception, salles du trésor, etc. (pour les sanctuaires avec terrain)
Cotisation des paroissiens
Dons
Subventions du siège du sanctuaire, etc.
2.Prix
Les prix sont fixés selon une réelle stratégie marketing selon les explications d'un prêtre :
"Cela varie en fonction du sanctuaire. Dans notre cas, par exemple, les frais de prière commencent à partir de 10 000 yens (80€)et la location de voiture à partir de 5 000 yens (40€). Le point clé peut être "à partir de". Selon la personne qui visite le sanctuaire, cela peut coûter 20 000 yens ( 150€) ou 100 000 yens.(800€) ».
De plus, les breloques et les tablettes votives coûtent environ 300 (3€)à 1 500 yens (12€) , les fiches de fortune (Omikuji) coûtent environ 100 yens (1€), et les billets spéciaux tirés un par un par un prêtre shinto coûtent 300 yens (3€).
De plus, s'il y a de nombreux commerces dans le quartier, les revenus provenant des dons sont très importants.
3. Placement (Distribution).
Étant donné que de nombreux points de vente et canaux de distribution sont des sanctuaires qui existent depuis longtemps dans la région, il semble qu'ils n'envisagent pas souvent de stratégies de distribution hors des temples .
« Les ventes sur Internet ne sont pas autorisées et le siège du sanctuaire nous l'a interdit » .
"Il s’agit d’une activité religieuse, donc peut-être l’une des caractéristiques de cette industrie est-elle que nous n’utilisons pas très souvent le mot « ventes »."
4. Promotions
La Promotion par contre elle est très active.
Des publicités pour les visites des sanctuaires du Nouvel An sont diffusées à la télévision, et des publicités telles que "Allez au sanctuaire ◯◯ pour les visites du Nouvel An" figurent sur les panneaux publicitaires dans les trains.
En synthèse de l'étude " les sanctuaires présentent en grande partie les mêmes aspects que la gestion d’une entreprise, et si vous faites un bon marketing, vous pouvez augmenter vos revenus."
Et ceci permet d'assurer une rémunération des religieux supérieure de 20% à la rémunération moyenne des Japonais.
avec une inégalité hommes/femmes aussi importante dans les deux cas
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