Dans mon précédent post, j'ai affirmé : "Les rivières n'ont jamais joué de rôle économique majeur. Elles sont courtes et soumises à des crues importantes. Elles ne jouent qu'un rôle local".
Certains d'entre vous m'ont interpelé sur cette affirmation.
Je vais donc l'étayer :
1° la géographie du Japon :
Au milieu du Japon, et sur toute sa longueur se trouvent des chaînes de montagne qui coupent le pays. Les fleuves ne coulent que dans des plaines de dimension réduite et seuls deux d'entre eux dépassent 300 km.
2° Le cas de Tokyo :
La rivière Sumidagawa, d’une longueur de 23,5 km, est en fait un bras de la rivière Arakawa qui est d’une longueur de 173 km seulement. Sa source est à une altitude de 2475 m. On voit aisément qu’un tel dénivelé sur un aussi faible kilométrage font que les rivières sont faiblement navigables.
3°Les crues :
Il y a effectivement une très grande amplitude dans le débit des rivières : exemple pour une rivière avec un débit moyen de 290 m3/s (proche de celui de la Seine à Paris), le maximum est de 7925, soit 25 fois plus. Pour la Seine à Paris, le maximum n'est que de 1600.
Par ailleurs, l’analyse des missions du MLIT (Ministry of Land, Infrastructure and Transport) concernant les rivières confirme cette enjeu majeur que représentent les crues.
Pour la Direction Générale des Rivières «La gestion des crues est hautement prioritaire». Elle apparaît avant la maîtrise de la qualité de l’eau et l’amélioration de l’environnement au bord des rivières.
A aucun moment, la promotion du trafic fluvial n'est évoquée.
4° L'estampe : Procession traversant la rivière Oigawa
Sur la vue de 1853 comme sur la vue aujourd'hui l'amplitude de la variation du débit de la rivière apparaît clairement.
Vue en 1853
Aujourd’hui, la même vue avec les mêmes montagnes en arrière-plan, et le pont à l’endroit du gué
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