Quatre acteurs de Kabuki
Sawamura Tossho II, Sawamura Tanosuke III, Onoe Baiko IV, Bando Hikosaburo V
Triptyque
Utagawa Kunisada (1786-1865)
1862
Auteur :
Utagawa Kunisada ou Tokyokuni III (1786-1865)
Connu également sous le nom de Toyokuni III, il fut le plus populaire, prolifique (et plus riche) dessinateur d’estampes du 19ème siècle.
De son vivant, sa réputation dépassait largement celles de Hokusai, Hiroshige ou Kuniyoshi. On estime qu’il a produit 20 à 25 000 estampes.
A partir de 1845, il signe sous le nom de Toyokuni III, en référence à son maître Toyokuni I. Noter que Toyokuni II était un condisciple de Kunisada, de piètre qualité, mais qui avait épousé la fille de Toyokuni. Toyokuni II est mort en 1835, ce qui explique la date de 1842.
De 1817 à 1844 il signa Gototei Kunisada. (Pavillon du 5ème ferry : nom de l’activité de son père), essentiellement pour les estampes de Kabuki.
En 1844-45, il signa Toyokuni Ichiyosai, n’ayant pas encore eu « l’autorisation officielle de la famille de Toyokuni » de signer Toyokuni
De 1825 à 1861, il signa également Kochoro Kunisada. Kochoro utilise le second caractère du Maître de peinture Shinko – de son vrai non Hanabusa Ikkei) et le second caractère de Itcho (qui vient de Hanabusa Itcho- fondateur de l’école de peinture Itcho).
Il utilise Kochoro pour les œuvres autres que les acteurs de Kabuki
A partir de 1861, il indique parfois son âge dans la signature.
Sujet de l’estampe :
Sawamura Tossho II (1838-1886). Il porta ce nom en 1854 à 1879. Après il s’appela Suketakya Takasuke IV. Il excellait dans les rôles de héros galants et distingués (wagoto) et intelligents et raffinés (wajitsu) par opposition aux « guerriers » et aux brutes. La lignée démarre en 1831. Tossho V décède en 1976.
Sawamura Tanosuke III (1845-1878) a porté ce nom de 1859 à sa mort. A partir de 16 ans il joua des rôles de femmes (Onnagata) où son génie à exprimer la délicatesse était reconnu. En 1871, il chuta d’une scène et se blessa. Du fait de la gangrène il fut amputé des deux pieds. Il poursuivit sa carrière, soutenu par « des hommes en noir ». Suite à sa blessure, sa femme le trompa avec de plus jeunes acteurs. On considère qu’il fur le dernier Ogata de Talent pendant toute l’ère Meiji (jusqu’en 1912). En particulier son fils adoptif Tanosuke IV n’a jamais égalé son père, mais comme lui connut rapidement le malheur en décédant à l’âge de 42 ans en 1899. La lignée démarre en 1759 et Tanosuke VI exerce encore depuis 1964.
Onoe Baiko IV (1831-1885) a porté ce nom de 1859 à 1863. Curieusement il ne fit jamais partie « officiellement » de la lignée Onoe Baiko. Son autre nom le plus utilisé fut Jitsukawa Enjaku I. Né à Osaka d’un fils de charpentier, il est adopté à l’âge de 3 ans par un tenancier de maison de thé attenante à un théâtre de Kabuki. Il débute sur scène à l’âge de 7 ans sous le nom de Jitsukawa Enji. En 1854, il se brouille avec son mentor (Jitsukawa Enzaburo) et quitte Osaka pour Edo (Tokyo). Il sera adopté en 1859 par Onoe Kikugoro IV et prend le nom de Onoe Baiko.
Il connut certainement des problèmes à Edo et retourne à Osaka en 1861. L’hostilité des acteurs d’Edo envers les originaires d’Osaka explique peut-être ce court séjour à Edo, et le fait qu’il ne sera jamais inscrit officiellement dans la lignée Onoe Baiko. En 1863, il se réconcilie avec son mentor initial et il est réintégré dans la lignée Jitsukawa. Il deviendra directeur de théâtre et producteur (tout en étant acteur) en 1872, et décède en 1885. Ce sera un des principaux acteurs d’Osaka et sera un des « leaders » de l’école de Kabuki d’Osaka (Kamigata Kabuki).
Souffrant de saturnisme qui lui laissera les bras partiellement paralysés, sa fin de vie fut difficile mais il joua jusqu’à son dernier souffle.
La lignée Baiko qui a démarré en 1750 a existé jusqu’en 1995 avec Onoe Baiko VII..
Bando Hikosaburo V (1832-1877). Adopté à 8 ans par Hikosaburo IV, il démarre sur scène à 10 ans. Il prit ce nom en 1856 qui changea de nom à cette date (et décéda en 1873). Il était spécialisé dans des rôles de méchants et de brutes.
Sa rivalité avec Nakamura Shikan IV de deux ans son cadet est une des plus violentes de toute l’histoire du Kabuki.
La lignée démarre en 1707 et Hikosaburo IX né en 1976 exerce depuis mai 2017.
On le voit ici en mauvaise posture dans le coin inférieur droit.
A noter sur le panneau central les fibres du bois au dessus du kimono qui renforcent le mouvement du tissu : les graveurs et les imprimeurs les plus doués réussissent à utiliser les fibres du bois pour renforcer le mouvement de l’estampe.
Sceaux :
Censeur : Sceau complexe avec à gauche Aratame, en haut à droit le mois (octobre) et en bas à droite l’année du chien (1862)
Signature :Nanajyunanasai Toyokuni (Toyokuni dans sa 77ème année). La signature est suivie de histu, signifiant « par le pinceau de », qui est une rare signature de Toyokuni, qui habituellement signe Toyokuni Ga (Dessin de Toyokuni). A noter que les trois idéogrammes de 77, ressemblent ensemble à l’idéogramme du bonheur (Ki)
Editeur : Iseya Kanekichi, actif de 1840 à 1875, ce sceau ayant été utilisé de 1850 à 1871. Très important éditeur installé à Akasaka (ce qui était inhabituel=, il a beaucoup travaillé avec Hiroshige, Kunisada et toute l’école Utagawa.
Musées :
British Museum, Fine Arts Museum of San Francisco, Robyn Buntin Museum of Honolulu, Waseda University Museum, Tokyo Metro Library, Ritsumeikan University Library.
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600,00 €Prix
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